Chergui: Counterterrorism in Africa requires almost permanent mobilization

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APS : mercredi, 14 décembre 2016
ALGER – Le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), Smail Chergui, a indiqué mercredi à Alger qu’en dépit des progrès enregistrés en Afrique en matière de lutte antiterroriste, “la mobilisation doit être quasi-permanente” en raison de la menace que représente les quelques 2000 éléments terroristes étrangers de retour dans le continent en provenance de l’Irak, de la Syrie et du Yémen.
“Nous enregistrons aujourd’hui l’élargissement du champ d’action des groupes terroristes au nord Mali et dans des pays du voisinage”, mais l’arrivée, des éléments terroristes armés étrangers dans la région du Sahel, a-t-il averti, “complique davantage la situation” avec notamment la récupération de certaines villes occupées par le groupe terroriste autoproclamé “Etat islamique” (EI/Daech)”, M Chergui s’exprimait à l’ouverture des travaux de la 10e réunion annuelle
des Points focaux du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT).
S’appuyant sur les estimations des spécialistes, M. Chergui a indiqué qu’il y auraient 2000 à 2500 terroristes étrangers “qui pourraient retourner soit en Europe soit dans leurs pays d’origine, en Afrique entre autres”.
Selon M. Chegui il a été déjà enregistré l’arrivée en Somalie d’un certain nombre de terroristes armés en provenance du Yémen. C’est une question, a-t-il dit, qui devient “prioritaire”, surtout qu’elle requiert “un échange d’informations et d’intelligence entre tous les partenaires pour pouvoir s’y préparer”, a souligné le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA.
Un autre facteur de préoccupation, le mouvement terroriste armé, Shebabs, bien qu’il, soutient-il, “ait subi des revers majeurs, le groupe terroriste continue de constituer une menace, car il adapte ses stratégies en utilisant de petits groupes”.
Pour ce qui est de la Libye, M. Chergui a noté qu’après la reprise de Syrte des mains des éléments de Daech, par les forces du gouvernement d’union nationale libyen (GNA), la situation nécessite “une attention accrue” non seulement à la frontière tunisienne, mais aussi au niveau de l’ensemble des pays du Sahel.
“Nous avons besoin d’une mobilisation quasi-permanente par rapport à cette question”, a-il insisté.
Interrogé sur l’éventuelle mise en place d’une “Force africaine” sous la bannière de l’ONU, le même responsable a écarté une telle possibilité.
“Nous avons un exemple en République démocratique du Congo (RDC), +une brigade africaine+ qui a fait, a-t-il dit, la différence sur le terrain et aujourd’hui le Conseil de sécurité de l’ONU a accepté une force de protection au Soudan du Sud c’est une force africaine aussi, c’est ce modèle là, qui va
crescendo s’imposer un peu partout sur le continent”.
L’Afripol bientôt opérationnelle
Dans le cadre des efforts de l’UA pour établir une stratégie continentale de lutte contre le terrorisme, deux groupes techniques relevant de l’UA, sont à pied d’oeuvre en coordination avec les Nations-unies, des pays africains concernés, en vue d’élaborer le conops (Concept of Operations) du Mécanisme de coopération policière de l’Union africaine (AFRIPOL).
Un fois élaboré (le conops), à ce moment là, “nous le présenterons au Conseil Paix et de sécurité de l’UA à Addis Abbeba (Ethiopie) ainsi qu’au Conseil de sécurité de l’ONU”, a annoncé M. Chergui.
Enfin, il convient de noter que ce Mécanisme qui sera bientôt opérationnel, contribuera à “renforcer les réponses de la justice pénale au terrorisme à travers le renforcement de la coopération entre la police et d’autres organismes de maintien de l’ordre au niveau du contient africain”, a déclaré M.Chergui.
L’avantage de ces forces réside dans leurs mode d’exercice, “plus robuste”, dit le Commissaire, et “disposent des règles d’engagement différentes capables d’aller rechercher les terroristes, ce qui nous permettra au nord Mali de perturber toute cette économie criminelle, tous ces réseaux qui sont extrêmement liés aux terroristes”.
“Notre disponibilité est totale pour tous les Etats africains. Tous les pays exprimant un besoin d’assistance et de la coopération dans ce domaine bénéficient totalement des moyens techniques, outils de communication sécurisés”, a assuré le Commissaire
Il a en outre souligné l’importance “de développer une coopération beaucoup plus forte avec les Nations-unies et tous les partenaires pour faire face à la menace terroriste.
M. Chergui a ajouté que la nature transnationale de la menace terroriste “implique la nécessité impérieuse de renforcer la coopération et la coordination internationales, étant donné qu’aucun pays ne peut, à lui seul, prévenir et combattre efficacement cette menace.
La réunion du CAERT prévue sur trois jours et dont les travaux se poursuivront à huis-clos, “permettra non seulement d’examiner la nature actuelle de la menace terroriste sur le continent et d’échanger des points de vue sur les efforts de chacun de nous, mais également de définir la voie à suivre, étant donné que nous développons une approche commune afin de prévenir et combattre efficacement le terrorisme et l’extrémisme violent”, a conclu le diplomate.

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