Lahouij emphasizes Algeria’s role in settlement of Libyan crisis

APS : Lundi, 09 Mars 2020

ALGER – Un responsable libyen a exprimé dimanche à Alger sa conviction en la capacité de l’Algérie à jouer un rôle dans le règlement de la crise en Libye, insistant sur l’impératif de collecter les armes et d’assurer une répartition
équitable des richesses du pays pour aller vers un dialogue permettant de construire “une Libye démocratique unie et stable”.
“Nous sommes convaincus que l’Algérie est capable de jouer un rôle dans le dialogue pour le règlement de la crise qui prévaut en Libye depuis 2011”, a déclaré Abdelhadi Lahouij, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale au gouvernement libyen de transition, lors d’une conférence sur “la crise en Libye et ses répercussions sur les pays du voisinage” tenue au siège du parti Front El Moustakbal en présence du président du parti, Abdelaziz Belaid, des cadres du parti ainsi que le Secrétaire Général du conseil consultatif de l’Union du Maghreb arabe (UMA), Saïd Mokaddem.
“Nous accueillons favorablement le rôle de l’Algérie et voulons qu’elle (l’Algérie) et la Tunisie également interviennent, étant des pays du voisinage”, a-t-il déclaré, affirmant que la persistance de l’anarchie entraînera la prolifération des armes dans les pays du voisinage libyen.
Souhaitant l’aboutissement de l’approche algérienne, le responsable libyen a dit “nous ne voulons pas que les scénarios de l’accord de Skhirat, de Paris ou d’Abu Dhabi se reproduisent, car ayant échoué”.
Le responsable libyen a affirmé que “les constantes” du (gouvernement libyen de transition) consistant en la collecte des armes et la distribution équitable de la richesse (en allusion à la rente pétrolière), puis le recours au dialogue pour l’édification d’une Libye nouvelle unie et démocratique.
“Nous ne pouvons aspirer à une Libye démocratique et unie avec la prolifération de 21 millions armes et la présence de 300 groupes armés”, dont certains appartenant à des groupes terroristes, a-t-il poursuivi.
“Nous prônons la paix et la coexistence, la gouvernance n’est pas notre problème”, a souligné le même responsable, avant d’ajouter “nous devons travailler en perspective d’une Libye nouvelle qui préserve ses décisions nationales, une Libye unie et stable et nous n’accepterons aucune présence militaire étrangère”.
“La Libye appartiendra uniquement aux Libyens et veillera à consacrer l’unité et la stabilité”, a-t-il soutenu, soulignant la volonté de son pays “d’entretenir ses relations avec les pays voisins de par leur avenir commun, et à tirer profit de leurs expériences de développement et celle de la concorde civile”, en allusion à l’expérience de la réconciliation nationale adoptée par l’Algérie.
Le responsable libyen a mis en exergue le besoin de la Libye à l’Algérie, arguant “nous voulons des contributions inhérentes à l’expérience de concorde civile, tout comme nous invitons les entreprises algériennes à venir investir en Libye”.
A une question de la presse, il a annoncé des visites prochaines à Alger de hauts responsables libyens.
Pour ce qui est de la démission de l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, le même responsable a indiqué que “Ghassan Salamé a consenti des efforts mais son diagnostic à l’égard de la crise libyenne était incorrect”, adressant, en revanche, ses remerciements à l’envoyé onusien démissionnaire pour ses efforts en Libye.
Pour sa part, le président du parti Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaid a déclaré que “la Libye est une partie importante de la profondeur stratégique de l’Algérie, de même pour l’Algérie par rapport à la Libye”, soulignant que l’Algérie est convaincue que “la situation prévalant en Libye doit être résolue dans le cadre d’un dialogue sincère entre les parties libyennes et sans intervention étrangère”.
Il a précisé que “la Libye qui a soutenu l’Algérie ne peut trouver de notre part que soutien”, affirmant que son parti est en faveur des démarches visant à mettre un terme à la crise dans ce pays et refuse “toute tentative de division en Libye ou lui porté atteinte par le biais d’une guerre par procuration”.
M. Belaid a souligné que “le règlement de la crise intervient à travers un dialogue global dans lequel les parties libyennes surpassent les questions étroites”.
Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum avait affirmé, auparavant, que la visite de Abdelhadi Lahouij en Algérie s’inscrit dans le cadre “des efforts permanents de l’Algérie” pour le règlement de la crise en Libye, relevant la possibilité d’enregistrer des développements “positifs” dans les “prochains jours”.

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