(Français) Les entreprises maghrébines exigent un financement pour s'adapter à l'après COP21

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APS : mardi, 11 octobre 2016
ALGER – Les entreprises maghrébines doivent bénéficier de financements pour s’adapter à la “révolution climatique” qui va bouleverser le monde économique après l’entrée en vigueur de l’accord de la conférence de Paris sur le climat COP21, a indiqué mardi à Alger une responsable de l’Union maghrébine des employeurs (UME).
“Nos entreprises sont prêtes à assumer leur part de responsabilité dans l’application de l’accord de Paris. Mais elles ne pourront pas le faire sans des financements” capables de couvrir les charges de ces mutations, a déclaré la présidente du comité de suivi de l’UME, Zakia Sekkat, lors d’une table ronde régionale sur l’énergie et le climat.
L’UME est une organisation patronale regroupant des organisations patronales des pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA), où elle est représentée en Algérie par la Confédération algérienne du patronat (CAP).
Pour Mme Sekkat, le secteur privé a un rôle “très important” et “très lourd” à supporter pour s’adapter aux exigences de la COP21, ce qui impose la nécessité d’être “vigilant” quant aux financements et transfert de technologie.
Dans ce cadre, des tables rondes ont été organisées par cette organisation patronale maghrébine dans chacun des pays de l’UMA pour discuter des problèmes et des besoins du secteur privé notamment les financements.
Ces tables rondes vont élaborer une recommandation régionale qui sera présentée les 26 et 27 octobre à Bruxelles, et une déclaration régionale du secteur privé qui sera présentée lors de la COP22 prévue en novembre à Marrakech (Maroc).
Ces financements sont nécessaires pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre et assurer le changement des process de production vers des process plus propres et moins énergétivores.
Un transfert de technologie est également indispensable pour assurer le changement des process et la survie des entreprises dans un environnement mondial concurrentiel.
De son côté, Marieme Bekaye, chargée de l’environnement durable auprès de la Commission économique pour l’Afrique de l’ONU, estime que les entreprises privées, notamment les PME, sont vulnérables et n’ont pas les moyens et les financements pour s’intégrer aux programmes nationaux d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.
Pour Mme Bekaye, une intégration du secteur privé en adaptant les modèles économiques des pays est nécessaire dans ce cadre.
Les entreprises algériennes doivent s’adapter à la nouvelle révolution climatique
Les entreprises algériennes notamment privées ne sont pas en reste. Elles feront aussi face aux défis de l’après-COP21.
“Cet accord, qui entrera en vigueur en novembre, sera une révolution dans le commerce international avec l’imposition de nouvelles barrières liées à l’environnement”, selon le directeur général de l’environnement au ministère des Ressources en Eau et de l’environnement, Tahar Tolba.
Des labels “non polluants”, “process non polluant”, “empreinte climat”, “process moins énergétivore” ou encore “écologique” seront exigés sur les différents produits, explique M. Tolba.
A cet effet, l’entreprise algérienne doit se conformer à ces labels et se préparer à un autre monde en adoptant des process de production plus propres et plus efficaces en matière d’énergie, a-t-il insisté.
D’après lui, cette révolution climatique va écarter automatiquement les entreprises qui n’évoluent pas et ne font pas d’efforts en matière de protection de l’environnement.
Interrogé par l’APS sur la ratification par l’Algérie de l’accord de Paris, M. Tolba a indiqué qu’elle pourrait avoir lieu avant l’entrée en vigueur de l’accord prévue le 4 novembre.
La COP 22 sera une conférence des pays signataires de l’accord de Paris qui vont débattre des moyens de mise en oeuvre de la COP21, selon lui.
L’accord de Paris fixe le cadre général de lutte contre le réchauffement climatique.
Dans l’accord de Paris, adopté en décembre 2015 par 195 pays, la communauté internationale s’est engagée à limiter la hausse de la température “bien en deçà de 2°C” et à “poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5°C”.

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