(Français) L’Algérie mène une politique économique « positive» pour neutraliser la contrainte extérieure

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APS : Mercredi, 16 Mars 2016
PARIS- L’Algérie a mené, depuis les années 2000, une politique économique orientée vers la neutralisation de la contrainte financière extérieure, a indiqué mardi à Paris l’économiste Fatiha Talahite,
qualifiant cette démarche de «positive».
Au cours d’un colloque organisé par l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), avec le soutien du Sénat français, intitulé « Algérie : quelles transitions», Fatiha Tahalite, qui est chargé de recherche au Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris et du CNRS, a soutenu que les dispositifs mis en place par l’Algérie avaient pour objectif de faire face aux fluctuations et aux bouleversements que pouvait connaître le marché pétrolier.
C’est dans ce sens, a-t-elle expliqué dans un amphithéâtre qui s’est avéré trop exigu, que le Trésor public « a mis la main» sur les ressources financières du pays, qualifiant cette démarche de « positive», car l’Algérie « a tenu compte des expériences des années 1980 et 1990». Mais elle a déploré que le marché financier n’ait pas été développé et que les autorités ont « laissé filer», ces dernières années, la dépense publique.
Pour elle, la situation économique de l’Algérie est une « fenêtre d’opportunités» pour les trois ans à venir en vue de lancer des réformes « irréversibles», estimant que « l’économie refait surface sur le politique».
L’ancien ministre du Commerce, Smaïl Goumeziane, voit les choses autrement en faisant constater que l’économie algérienne a été marquée par des effets d’éviction.
Il a cité, dans son intervention sur le thème « Algérie, avec la fin de l’Etat providence : quelle situation économique et sociale», l’informel qui « contrecarre» les activités productives nationales, les produits importés qui « dominent» la production nationale et les impôts productifs qui sont « contrecarrés» par l’évasion et la fraude fiscales.
Smaïl Goumeziane préconise comme solution la mise en place d’un système économique productif se basant sur une économie diversifiée.
De son côté, Francis Perrin, président de Stratégies et politiques énergétiques (SPE), directeur de la rédaction de Pétrole et Gaz arabes, a analysé les retombées de la chute du prix du pétrole sur l’économie algérienne en soulignant que l’Algérie se trouve devant un double défi « majeur» qui se manifeste à la fois par la chute « redoutable» du prix des hydrocarbures (pétrole et gaz) et par l’augmentation de la demande de la consommation énergétique nationale.
Saluant les mesures prises récemment par le gouvernement en matière budgétaire, il a indiqué que l’Algérie dispose, en dépit de cette situation, de marges de manoeuvre, citant notamment son potentiel d’augmenter sa production pétrolière et de valoriser son exploitation, le plan de développement de ses capacités de raffinage et la diversification énergétique (mix et renouvelable).
« L’Algérie n’est pas partie à grande vitesse dans le plan de développement des énergies renouvelables, mais elle s’est donnée le temps de la réflexion», a-t-il expliqué, soulignant qu’elle est « loin d’être étranglée financièrement».
Au cours de la deuxième table-ronde, intitulée « Une diplomatie singulière, l’Algérie dans son environnement géopolitique», Hasni Labidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM), a fait remarquer que l’Algérie, malgré les crises qui l’entourent et qui lui ont été imposées, a réussi à devenir porteuse de paix et de solution dans la région, grâce à la « lecture flexible» de sa diplomatie, soulignant que grâce à son «expertise»
dans la gestion des crises, elle joue un rôle de médiateur « incontournable» dans la résolution des problèmes malien, tunisien et libyen.
Louisa Dris-Aït Hamadouche, maître de conférences à la Faculté des sciences politiques et des relations internationales d’Alger 3, a présenté à l’auditoire, formé de chercheurs, universitaires, diplomates, journalistes et étudiants, des clés de compréhension sur l’action diplomatique de l’Algérie, fruit de son histoire, de l’expérience de ses responsables, notamment le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et de ses choix stratégiques.
Kader A. Abderrahim, chercheur à l’IRIS, abonde dans le même sens en affirmant qu’avec l’avènement du président Bouteflika « s’est revitalisé» sur le plan diplomatique, notamment lorsqu’il a été le premier chef d’Etat à réagir face aux attentats du 11 septembre car, a-t-il dit, « il a saisi que le monde va changer» après ces attentats. C’est dans ce contexte que l’Algérie s’est déployée pour un rapprochement avec les Etats-Unis et l’Europe.

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