(Français) Clôture du programme ClimaSouth-Algérie: des résultats "positifs" pour une meilleure adaptation au changement climatique

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APS : Mardi, 06 Mars 2018
ALGER- Le ClimaSouth, un projet de l’Union Européenne (UE) lancé en 2013 au profit des neuf pays du Sud-méditerranéen pour les aider à mieux s’adapter au changement climatique, s’est clôturé mardi à Alger
sur des résultats “positifs” devant permettre de renforcer la résilience du pays aux effets de ce phénomène, notamment en ce qui concerne la prévention des incendies de forêts, ont indiqué des responsables .
A travers deux études, la première sur “la descente d’échelle et la modélisation climatique appliquée sur la gestion des feux de forêts en Algérie” et la deuxième portant sur “l’analyse de la vulnérabilité de la zone côtière de l’Est de l’Algérie aux changements climatiques”, le pays franchit une nouvelle étape de coopération avec l’UE qui va lui permettre de renforcer davantage sa résilience aux effets adverses de ses changements, s’est réjoui le représentant du ministère des Affaires étrangères (MAE).
Ces études viennent également combler le manque d’expertise relevé dans les secteurs chargés de renforcer l’adaptation de l’Algérie aux changements climatiques, a soutenu M. Djihed-Eddine Belkas, Directeur de l’Environnement et du Développement durable au MAE, lors des travaux de l’atelier de clôture de ClimaSouth.
Rappelant que l’Algérie avait adhéré pleinement à la démarche mondiale de lutte contre le réchauffement planétaire, une démarche consolidée par sa ratification de l’accord de Paris en octobre 2016, il a noté que “le pays ambitionnait de réduire ses émissions de gaz à effets de serre (GES) de 22% d’ici à 2030” dans le cas où elle obtient le soutien financier, technique et technologique nécessaire .
Il a mis en avant l’importance des études réalisées dans le cadre de ClimaSouth, avec la collaboration de la Direction générale des Forêts (DGF), l’Office National de la Météorologie (ONM) et l’Agence Nationale des changements climatiques (ANCC), surtout que l’Algérie, qui ne dispose que de 4,1 millions d’hectares de forêts avec un taux de reboisement de 1,76% seulement, assiste à un accroissement inédit du nombre d’incendies de forêts, avec un impact catastrophique sur l’environnement.
L’étude sur la modélisation climatique appliquée sur la gestion des feux de forêts en Algérie a ainsi doté l’ONM et la DGF d’un “outil de gestion performant contre le phénomène des feux de forêts”, causés généralement par des incendies provoqués à leur tour par des pics de chaleur. Ces derniers sont le résultat direct du réchauffement climatique, selon le même responsable.
Avec un bilan de plus de 53.000 hectares de forêts incendiés en 2017 en Algérie, et, d’autre part, les milliers d’hectares de formations végétales détruites annuellement par les flammes dans les autres pays méditerranéen, la coopération entre les deux rives de la Méditerranée s’avère une réponse efficace à ce phénomène, a, de son côté, souligné l’Inspecteur général des forêts M. Abdelmalek Abdelfettah.
Le projet ClimaSouth, permettra, une fois généralisé à travers le pays, de doter le secteur des forêts “d’un paramètre de haute importance et permettre une meilleure évaluation de la vulnérabilité et du risque feux de forêts et constituera un outil de veille contre ce phénomène”, a-t-il estimé.
Le même responsable a plaidé pour la mise en place d’une politique de riposte (aux incendies des forêts, Ndlr) rigoureuse permettant de préserver le patrimoine écologique, moyennant la création d’un puissant système de veille et d’aide à la décision au niveau méditerranéen afin d’atténuer l’impact socio écologique de ce phénomène dévastateur.
Les représentants de la DGF et l’ONM ont expliqué que l’étude de ClimaSouth permettra à l’Office de faire des projections sur le long terme, voire sur trente ans, lesquelles projections seront mis à la disposition de la DGF pour l’aider à avoir une meilleure visibilité sur les risques d’incendies de forêts liés aux pics de chaleur.
Quant à l’analyse de la vulnérabilité de la zone côtière de l’Est de l’Algérie aux changements climatiques, elle permettra au pays de mieux cerner le phénomène de la montée du niveau de la mer qui menace les populations, l’économie et l’environnement, selon le représentant du MAE.
Les résultats de cette étude viendront certainement en aide à une meilleure planification et urbanisation de la zone côtière, a estimé M. Belkas.
==Une nouvelle phase de ClimaSouth dès l’été prochain ==
Présent à l’atelier, le chargé d’affaires à la Délégation de l’UE en Algérie, M. Stéphane Mechati, a estimé que ce projet constituait l’initiative phare de l’UE pour promouvoir la prise en compte des
préoccupations liées aux changements climatiques au sein du programme de coopération entre l’Union et les pays de la région du voisinage du Sud.
Dans ce cadre ” l’Algérie a été un partenaire fiable et efficace”, a-t-il témoigné, en réitérant l’engagement de l’Union à soutenir l’Algérie dans ses efforts de développer une économie à faibles émissions de carbone, à améliorer son efficacité énergétique et assurer la résilience de ses villes, infrastructures économiques et agricoles et de ses écosystèmes aux effets du changement climatique.
Il a annoncé qu’une nouvelle phase de ClimaSouth sera lancée durant l’été 2018.
A rappeler que la première phase de ClimaSouth (2013-2018) a été dotée d’un budget de 5 millions euros.
Un appel d’offres sera bientôt lancé par la commission européenne pour établir un nouveau contrat de services pour accompagner les pays sud-méditerranéens dans le cadre du nouveau projet ClimaSouth, a indiqué le chargé de coopération à la Délégation, Stefano Corrado.

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