Counterterrorism: International community challenged on Sahel region development

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APS : lundi, 28 novembre 2016
ALGER- La communauté internationale est interpellée par le “rôle crucial” de la question du développement au Sahel dans la lutte qu’impose la menace de l’extrémisme violent et du terrorisme à cette région, a souligné lundi à Alger le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel.
Intervenant à l’ouverture des travaux de la 4ème session du Groupe de travail sur le renforcement des capacités au Sahel du Forum global de lutte contre le terrorisme, M. Messahel a relevé que la menace terroriste “persiste” dans cette partie du continent africain, “malgré les énormes efforts et moyens humains et matériels consentis par les pays de la région pour l’endiguer et la supprimer”.
“En dépit des efforts consentis en faveur de l’amélioration du niveau de vie des populations et l’amorce de dynamiques nationales et régionales de développement économique et de promotion de la croissance, force est de constater que les ressources fort limitées dont disposent ces pays ne leur permettent pas de répondre à toutes les attentes et continuent de représenter des facteurs de fragilisation socioéconomique de ces pays”, a-t-il relevé.
M. Messahel a estimé que cette fragilisation est “exploitée et instrumentalisée” par les commanditaires du terrorisme dans leurs campagnes de propagande et de recrutement.
Il a précisé, à cette occasion, que cette rencontre est consacrée “exclusivement à la question fondamentale du renforcement des capacités des pays du Sahel dans leur lutte contre le fléau du terrorisme et de sa matrice de l’extrémisme violent”.
“Ainsi, le rayon d’action des groupes terroristes s’est malheureusement élargi et a fait d’innocentes victimes dans de nouvelles et paisibles villes de l’Afrique de l’Ouest, alertant, par là même, l’ensemble des pays de la région sur la réalité et l’effectivité de la menace terroriste et sur la capacité de ses tenants à choisir les lieux, la nature et la portée de leurs actions criminelles”, a relevé le ministre.
“Ceci confirme, une nouvelle fois, que le terrorisme ignore les frontières et n’a pas besoin de justifications, autre que sa propre logique, pour commettre ses crimes”, a-t-il rappelé, notant dans le même sillage que “le phénomène des recrutements, et des retours des zones de conflits, dont l’Irak, la Syrie, et la Libye des combattants terroristes étrangers, connaît au Sahel aussi une montée en cadence”.
A cet égard, il a souligné l'”importance d’éviter que la faiblesse des ressources dont souffre cette région ne soit exploitée par les groupes terroristes pour faire de celle-ci une destination des combattants terroristes étrangers quittant les zones de conflits actuels”.
Pour M. Messahel, “il est important aussi que les efforts bilatéraux, régionaux et internationaux visant à créer des plates-formes de coopération judiciaire, de sécurité et d’échanges d’informations et de bonnes pratiques dans la lutte contre ce fléau soient encouragés dans le cadre des travaux de
votre groupe ainsi qu’à l’échelle globale”.
=Combattre la jonction du terrorisme et du crime organisé transnational=
Par ailleurs, le ministre a fait remarquer que le Sahel “subit également les contrecoups de la jonction du terrorisme et du crime organisé transnational, jonction dont l’ampleur est aujourd’hui reconnue et documentée par les institutions même des Nations Unies”.
“Aujourd’hui, le crime organisé au Sahel prend différentes formes et s’investit dans un large éventail d’activités criminelles, dont les plus visibles restent le trafic de drogues et d’armes, la traite des êtres humaines, les kidnappings contre rançon ainsi que la migration illégale causée par la pauvreté et l’insécurité découlant de l’expansion du terroriste et des interventions militaires étrangères génératrices de chaos”, a-t-il expliqué.
Il a souligné que “ces réalités et les contraintes qu’elles imposent aux pays de la région sont aggravées par la persistance de l’occupation de territoires et le contrôle de populations par les groupes terroristes dans quelques zones limitées de certains pays sahéliens”.
Ainsi, “la collusion criminelle entre le terrorisme et le crime organisé transnational prend une nouvelle dimension menaçant davantage la sécurité et la stabilité de la région et mettant à rude épreuve les capacités déjà limitées de ses pays”.
Pour M. Messahel, “ces nombreux défis interpellent non seulement les concernés, mais l’ensemble de la communauté internationale, et ce au nom du principe de l’unicité et l’indivisibilité de la sécurité”.
Il a précisé qu’à l’instar des autres parties du monde, le Sahel “n’est pas épargné par la propagande des groupes terroristes et son impact destructeur à travers la dissémination des idées et courants extrémistes et violents”.
Il s’agit là, a-t-il affirmé, d’une menace dont la prise en charge s’inscrit dans “le long terme et exige une approche globale impliquant tous les acteurs et tous les secteurs de la vie politique et socioéconomique du pays, ainsi que l’apport de la coopération internationale en termes de formation, d’équipement et surtout d’assistance au renforcement des capacités”.
“Pour nous, la sécurité du Sahel est partie intégrante de la sécurité régionale et internationale. Sa préservation interpelle bien entendu les pays de la région, mais exige tout autant la mobilisation de la solidarité active de toute la communauté internationale dans le strict respect de la souveraineté, l’indépendance, l’unité et les choix librement exprimés des pays concernés”, a-t-il poursuivi.
Il ajouté, dans le même cadre, que “l’étendue et la perméabilité des frontières dans la région sahélo-saharienne continuent à handicaper et à limiter l’effectivité de l’action louable que les Etats de la région mènent individuellement et collectivement pour réduire la mobilité des groupes terroristes, d’où l’urgence de renforcer la coopération bilatérale et régionale dans ce domaine”.
“Le document de référence adopté par la dernière session ministérielle du GCTF à New York constitue, à cet égard, de par les bonnes pratiques et les lignes de conduite qu’il propose, une excellente source d’inspiration volontaire”, a-t-il soutenu.
Pour ce qui le concerne, l’Algérie “déploie d’importants efforts et mobilise d’énormes ressources pour sécuriser l’ensemble de ses frontières dans la lutte qu’il mène contre les résidus du terrorisme sur son territoire”, a-t-il fait savoir.
De même, il a souligné que l’Algérie “entretient de denses relations de coopération multiforme et multisectorielle avec certains des pays voisins, comme elle ne ménage aucun effort pour renforcer la coopération régionale au sein du CEMOC et de l’UFL, convaincue que c’est l’amélioration constante de la coordination, le dialogue et l’action que la menace terroriste sera mieux combattue et rapidement réduite dans notre région”.

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