Alger et Nairobi: convergence sur les grandes questions du continent

APS : Mercredi, 20 Janvier 2021

ALGER- L’Algérie et le Kenya sont sur la même longueur d’ondes sur les grandes questions continentales et internationales d’intérêt commun et des rendez-vous officiels sont attendus entre les dirigeants des deux pays en vue d’accélérer les consultations sur les accords en suspens,
indique le communiqué conjoint sanctionnant la visite de travail du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, au Kenya.
En perspective, souligne le communiqué, les deux pays ont convenu de l’intensification des efforts pour consolider la coopération entre l’Algérie et le Kenya à travers des consultations politiques régulières, afin d’élever les relations bilatérales au niveau stratégique souhaité.
A cet égard, il est prévu de tenir la session inaugurale de la Commission mixte de coopération avant la fin de l’année 2021. Ayant pris note de l’invitation adressée par le président Uhuru Kenyatta, au président Tebboune, pour effectuer une visite d’Etat au Kenya, les ministres ont convenu d’accélérer les consultations sur les accords en suspens en vue de leur signature lors de la visite d’Etat, souligne le document.
Par cette occasion, ils ont souligné avec satisfaction la qualité de la coopération entre les deux pays, dans plusieurs domaines. Les deux ministres ont convenu de conjuguer leurs efforts pour explorer les possibilités d’expansion de la coopération dans les domaines de l’économie, du commerce et des investissements.
Par ailleurs, M. Boukadoum a félicité le Kenya pour son accession au Conseil de sécurité de l’ONU en tant que membre non permanent pour la période 2021-2022 et assuré du soutien et de la solidarité de l’Algérie pour réussir son mandat, et a exprimé son soutien aux efforts du Kenya pour promouvoir la voix de l’Afrique et défendre les justes causes et les positions de principe du continent pour un monde plus sûr et plus prospère.
Dans le même contexte, il a rendu hommage au rôle du Kenya en tant que membre du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) et en tant que membre du Bureau de l’UA, en particulier dans la coordination des efforts visant à apporter des réponses adéquates à l’UA aux défis rencontrés en 2020, dont la Covid-19.
Les deux ministres ont également discuté de la situation politique, de paix et de sécurité en Afrique, et ont exprimé des points de vue convergents concernant l’instabilité dans certaines parties du continent, notamment en Libye, au Mali, au Sahel, en RDC , en RCA et dans la région de la Corne de l’Afrique, et au sujet de la menace mondiale du terrorisme et de l’extrémisme qu’ils condamnent dans les termes les plus forts possibles.
A cet effet, ils ont mis l’accent sur la nécessité de redoubler d’efforts pour arrêter la propagation croissante et extrêmement préoccupante du terrorisme dans toutes les régions du continent, en respectant l’interdiction des rançons.
Concernant la situation en Libye, les ministres ont souligné l’impératif de veiller au respect du cessez-le-feu et de garantir une solution politique libyenne inclusive au conflit à même de préserver l’unité et l’intégrité territoriale de la Libye et de mettre fin à l’ingérence étrangère. A ce titre, ils ont mis l’accent sur le rôle des pays voisins en coordination avec l’Union africaine, appelant à une plus grande implication de cette dernière dans le processus politique en cours pour résoudre la crise en Libye.
S’agissant de la situation au Mali, les ministres ont souligné la nécessité pour la communauté internationale d’apporter le soutien nécessaire afin d’assurer le succès de la transition en cours. Ils ont reconnu le rôle de l’Algérie en sa qualité de présidente du Comité de suivi et souligné l’importance de la pleine mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, pour préserver l’unité et l’intégrité territoriale du pays, ainsi que la stabilité du Mali et celle de la région au sens large.
Les deux responsables n’ont pas omis d’évoquer les progrès réalisés au Soudan du Sud par les parties signataires de l’Accord revitalisé sur la résolution du conflit au Soudan du Sud (R-ARCSS), saluant les pourparlers de paix en cours pour amener les non-signataires à y adhérer. Les ministres ont exhorté la communauté internationale à apporter son soutien et sa bonne volonté au peuple du Soudan du Sud.
En ce qui concerne la mission de l’UA de maintien de paix en Somalie (AMISOM), les ministres ont reconnu le rôle important qu’elle a joué pour pacifier la Somalie et délivrer le pays des groupes terroristes. Les ministres ont noté que l’AMISOM continuait de rencontrer des difficultés ayant trait notamment au financement.
A cet égard, ils ont exhorté les Nations Unies à envisager de financer l’AMISOM au moyen des contributions fixées par l’ONU. Les ministres ont appelé l’UA et l’ONU à renouveler le mandat de l’AMISOM.
Dans ce contexte, ils ont réitéré l’importance d’apporter des solutions africaines aux problèmes africains et ont convenu de la nécessité de renforcer les efforts de l’UA pour faire taire les armes en Afrique, en coordination avec ses partenaires, dont les Nations Unies.
Les deux ministres ont également exprimé leur inquiétude suite à l’escalade des tensions militaires dans les territoires occupés. Dans ce contexte, ils ont réaffirmé leur position sur la réalisation d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettrait la tenue d’un référendum libre et équitable sur l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Ils ont souligné la nécessité cruciale et urgente pour le Secrétaire général des Nations Unies de nommer son envoyé personnel au Sahara occidental pour faire avancer les consultations et les préparatifs du référendum mandaté par l’ONU.
Sur le plan économique, les deux ministres se sont félicités de l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2021, de l’Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine, programme phare de l’Agenda 2063 de l’UA. A ce propos, ils ont réitéré leur disposition à conjuguer leurs efforts pour la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’UA et de son plan d’action décennal, ainsi que de l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable.

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